Après deux mois de silence total – force est de constater que j’avais fini par le croire immortel –, les radiateurs seraient à nouveau en état de marche. En fait, de nuire. On ne les aura pas assez purgés, et c’est moi qui suis au purgatoire désormais ! Piégée à mon tour tel un borborygme dans leur sinueuse tuyauterie, condamnée à supporter leurs râles et cette maudite déglutition aussi régulière que la goutte dans le vase.
C’est bien simple, depuis que j’ai assez chaud (presque trop), il semblerait que je doive cohabiter avec un chat qui salive bruyamment devant sa gamelle quand il n’est pas affairé à sa toilette méthodique, voire un ours à la prostate encore compétitive faisant avec grande désinvolture la petite commission partout dans la maison. Ou peut-être s’agit-il d’une femme dont la vessie capricieuse se libère avec fracas par un pisse-debout, est-ce que je sais encore ! Moi, je ferme les yeux quand j’essaye de dormir ! Mais ici quelque chose circule et cherche à le faire savoir. Eh bien, pour tout avouer, je préférais encore m’entendre claquer des dents.
Voilà combien de jours, voilà combien de nuits, à se demander quand reviendra la panne. Dis, au moins le sait-elle ?