09.12.22

Je prends un bain d’huile à bras le corps qui gèle comme l’eau d’une canalisation non enterrée comme jusque dans les os j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai foi – flûte alors ! la langue fourche et je n’ai plus le choix : il me faut croire sinon frissonner encore.

— C’est un miracle !, s’exclame le fidèle bloqué dans sa génuflexion. Dos et nuque craquent, enfin le corps a parlé : impossible de se redresser. Toutes les articulations soudain rouillées. Il n’arrive pas à y croire ; par respect pour le lieu, n’ose se pincer. Le désespoir ainsi sur les rotules, il ne lui reste plus qu’à attendre sagement à l’abri le miracle suivant ! Pourvu qu’il ne soit pas déjà comble ! C’est qu’il n’est plus tout jeune alors… s’il pouvait avoir une place assise la prochaine fois…

Cette après-midi de décembre, je me souviens, il y avait du vent sur le bateau, du vent à décaper les vœux, arracher les pages, à disperser la cendre de ta Dunhill bleu. Des rafales à tomber à la renverse, le bec dans l’eau. Mais alors, c’est ici ! C’est ici, bien sûr, que j’ai pris froid. Un froid de flou, un froid de canular, un froid d’à quoi bon joindre les mains quand les bras

nous

tombent.

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