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Je ne sais pas si l’agenda à mon chevet, et le calendrier suspendu au-dessus du lit tel un crucifix, compulsivement consultés d’un œil soucieux de ce qui pourrait arriver, sont d’une saine utilité – l’œil semble, d’ailleurs, moins intéressé par le texte (impératif ou conditionnel) qui y figure que par, du papier, la texture. S’il y a un temps pour tout, où se trouve celui pour rien ?

Le temps partiel, le temps plein, le temps à perdre, celui qu’il reste, les temps de guerre et ceux d’attente, les temps forts ; tous, en réalité, sont des temps morts sitôt déterminés. J’ai volontiers passé le temps à en différer l’impitoyable passage, oubliant même d’en déconstruire les schémas et les découpages arbitraires. Voici donc mon programme de rattrapage : chaque jour devra être consacré à l’expérience de la disponibilité, à l’infinitif des procès.

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