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Je ne savais pas que les règles, dans la terminologie hébraïque, renvoyaient à l’idée de séparation – non seulement la séparation avec l’époux, puisque la religion considère, paradoxalement, la femme aussi sale que sacrée, durant ses menstrues ; mais encore, à la séparation avec la mère. Pour ma part, je n’ai jamais été férue de séparations, qu’elles soient définitives ou temporaires : en toute confidence, la nostalgie me borde bien souvent dans le lit, où je dors entourée de peluches, si vieilles, les pauvres, qu’elles sont toutes atrophiées d’un œil, d’un bras ou d’une oreille, et, si je n’étais pas si piètre couturière, je ne manquerais pas de raccommoder mon cordon ombilical ; broder le passé. Décidément, je préfère de loin les orées. Amen.

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