Je ne sais visiblement plus écrire sans la complicité de mon stylo à bile noire, dont la cartouche, toujours prolixe malgré un usage ô combien répété, ne semble vouloir tarir, et se déverse, de concert, sur le papier et sur mes doigts, de sorte que la page se trouve elle-même tachée de mes empreintes, façon mauvais élève – que je n’ai pourtant jamais été, comme pourront en attester mes copies, archivées sous plastique, classées chronologiquement, et précieusement conservées, moins par orgueil que par regret ; ultime trace d’une réussite passée. Enfin, sachez que je fais mon possible pour colmater la fuite et trouver d’où provient tout ce visqueux mazout, qui rend le terrain vague et l’écriture de plomb. Je ne tiens vraiment pas à devenir un puits sans fond, convoité par le Qatar.