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Je ne savais pas que l’axiome de Lavoisier, selon lequel « rien ne se crée et rien ne se perd, tout se transforme », n’était, en réalité, que la reprise de la formule bien plus ancienne du philosophe présocratique Anaxagore « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau » ; formule dont l’universalité pourra toucher tout un chacun : la couturière qui rapièce, le couple de longue date, l’adolescente férue de friperie, l’écologiste qui recycle, le journaliste amateur de la redite, le politique adepte de la reconversion, l’écrivain qui dépèce et suture la syntaxe, etc. D’ailleurs, l’écrivain produirait sans cesse le même livre si ses maux ne changeaient pas tout bonnement de forme, de nombre, de place…

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