Je ne savais pas que les médicaments pouvaient avoir un effet placebo, moins sur le malade, que sur les sains qui l’entourent et le trouvent en forme lorsqu’il se sent vide, le privant ainsi du seul petit réconfort qu’il aurait pu éprouver en leur compagnie : le réconfort puisé dans un regard lucide et compréhensif donne à sa douleur une once de légitimité et – lorsque le mal a fini de grappiller toute la place disponible entre et dans les organes, jusqu’à tendre la peau à l’image d’une poche en plastique surchargée sciant les phalanges et menaçant de rompre – un peu plus d’air, un peu plus d ’ e s p a c e.