En ce jour ascensionnel où JC a quitté ses fans pour rejoindre le dernier étage, au-dessus des loges et des balcons, il est bon de rappeler que paradis et poulailler signifient, au théâtre, absolument le même espace :
Là où se trouvent les places les moins chères.
Aussi les plus éloignées de la scène. Laquelle devra rester floue, donnant finalement en spectacle un aperçu de la si mauvaise posture où se trouve le père DD !
Je retrouve le nord en rejoignant mon sud et vous défends de me penser à l’ouest car j’ai l’esprit leste au contraire Même qu’il sait faire le grand écart jusqu’au pôle de ma langue que je donne aux rats
Aux rats uniquement
Les rongeurs sauront quoi faire de ce qui ronge ça me semble évident pas besoin de chercher bien loin pour comprendre ça soit dit en louvoyant
Et si je vous ai perdus, c’est que j’aurai fait de mon mieux
Vue d’ici la colline pareille à la calvitie qui nous surplombe – tous tandis que j’extrais le plomb dans l’aile – somme toute deux et le mets dans ma cervelle la seule (c’est suffisant)
Comme disait Perros Georges de son prénom prendre l’air était son métier le seul mais pas tout à fait le dernier d’après l’épitaphe qui dit encore après lui comme d’autres papiers – ici collée sur la pierre
Si j’ai assez peu d’obligations en ce bas monde, c’est pourtant dès l’aube que je sors du lit pour rejoindre le superposé. La pente est raide mais j’ai des horaires à respecter ! Imaginez un peu, la discipline de fer qu’il faut chaque matin, pour ne rien faire d’autre qu’un point du jour, de la nuit une suspension et une conversation de tous les silences d’après midi.
En somme, je gratte toute la journée aux portes qui finissent par s’ouvrir quand arrive l’heure des relectures de chevet. Où je barbote. Trie sur le volet entrouvert. Le chapitre est clos, moi non plus. Je suis dans les temps — je me demande lequel ; l’un d’eux passe et repasse plus que parfaitement sous mes yeux.
J’avais fini par regagner ma confiance à l’unanimité moins quelques abstentions, que formulent en creux tous ces espaces. Oh je la perdrai à nouveau, c’est sûr, lorsqu’il faudra numéroter les pages et faire du brouillon une ultime épreuve plutôt que cette gentille baballe qui manque tendrement sa cible. Rapporte à ton maître, allez, rapporte. Et bien sûr je me lève. Bien entendu, je ramasse. A nouveau je me lance. Et maintenant vous pouvez relire le premier paragraphe, ainsi prendre conscience du dernier degré de ma cohérence.
Ses poignets sont si fins, c’est vrai qu’on pourrait y glisser une bague comme à la patte des oiseaux. Oui mais voilà, il manque de souffle tout étranglé par son jabot Muet allait rester l’appeau
Retour de flamant, électrocution universelle (à ne pas confondre avec le plus classique retour de flamme, locution française) : phénomène brusque néanmoins prévisible de remontée flamboyante, en sens inverse du circuit normal, d’un amant rose bonbon sous l’influence de plusieurs causes — le plus souvent, une froideur étouffante, une pièce surchauffée, le souvenir ardent de paroles qui s’enflamment, l’encens des mots doux imprégnés dans un tissu de détails ; aussi bien la force des choses, un moment de faiblesse, l’amnésie soudaine des salves de reproches et autres charges inflammables. Surprend parfois au détour d’une fête d’anniversaire, une pendaison de crémaillère, un repas de famille, un pique-nique moquette solo, à la gorge un samedi soir, sinon le dimanche au saut du lit — c’est le contrecoup d’une semaine bien remplie et maintenant c’est aujourd’hui, il est déjà midi, on a fait cramer les toasts, on est arrivé trop tard au marché pour l’espresso au soleil, l’osso buco, le tiramisù classico et tout ce qui rime avec piano piano… reste le tupperware de chili con carne qu’on nous a dit que c’était encore meilleur réchauffé, mais il y en a pour huit au moins, encore plus de parts que de jours dans la semaine, et si je proposais… c’est vrai que le courant passait pas si mal, même plutôt bien. Conduit la plupart du temps à ce que le pyromane appelle « un petit accident » et le généraliste « une simple brûlure d’estomac ».
je n’ai pas d’autre corps que du texte à proposer cette nuit celle d’après quasiment s’entrechoquent
je suis fête de chair à canon – polyphonique tu m’entends ?
c’est ma voix la première qui entre dans le chœur puis tu m’imites et je m’en moque à l’unisson
comme je suis la chair de ma chair à canon – poly phonique j’entends
nota benepidermique ce petit poème bon à scander fut écrit avec l’urticaire géante ainsi ajustée parfaitement à ma taille et jusqu’au bout des ongles que je dédouble soudain allergique aux trémolos de ta voix sinon l’antibiotique
En anglais, un rencard, c’est un date : mais celui-ci fera-t-il date ou paraît-il déjà bien daté ? Réponse à la prochaine update, j’imagine.
Si ça rame, je sais qu’il faut vider la mémoire cache, supprimer tous les fichiers Prefetch, ceux avec une extension «.pf » comme pompes funèbres – à chacun ses fantasmes mnémotechniques – mais ici avec le bénéfice des raccourcis clavier. Logo + R ouvre une boîte de dialogue – une logorrhée, quasi. Ensuite, quelques combines avec la touche Entrée et puis de vous exécuter. Voilà que toujours le même disque a déjà plus d’espace !
Vraiment, l’antidate n’est pas un antidote comme les autres : naturellement efficace, elle me donne après coup l’illusion d’être maîtresse du temps, faisant de lui un amant comme personne.
Il faudrait songer à « mieux retracer le parcours criminel des multirécidivistes », indique le parquet. Mais qu’en est-il de l’universaliste en puissance ? Lequel poursuit en toute bonne foi son petit bonhomme de chemin, chaque jour que dieu fait, n’est-ce pas là du harcèlement, à la fin !?
Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi le radeau pâtit d’une si mauvaise réputation. Doit-on vraiment le condamner si vite ? Est-ce bien sa faute s’il croule sous les présomptions innocentes de ceux qui le pensent encore capable de supporter tout le malheur du monde ? Mais oui, mais oui, parfaitement il est insubmersible, si tant est que personne ne s’acharne à lui grimper dessus !
En raison de mes yeux peut-être, on m’appelle “Dendrobate Bleu” dans le milieu — mais lequel au juste ? Force est de constater que l’on ne m’a jamais donné de réponse très claire et pourtant, je vous assure, j’ouvre bien les oreilles, parfois même en pose une, vive, sur votre bouche… mais rien. Jamais rien de plus inoffensif qu’un dernier souffle.
Quant aux plumes des oiseaux, bien sûr qu’il existe un moyen d’en changer la couleur et les rendre à nos yeux plus éclatantes (cela, bien avant l’invention de la retouche photo) ! Il s’agit de tapirer. (Et pour ce faire, il arrive même qu’on utilise le mucus et le sang de l’amphibien bleuté avec lequel je partagerais donc quelques caractéristiques). Reste qu’il faudrait inévitablement le plumer d’abord, lui passer ensuite de la pommade et le regarder tranquillement s’y engluer ; cependant, bien que fadasse, l’oiseau est plutôt tenace encore, si ce n’est de passage. Aussi pourrait-il vous dire d’aller vous plumarder bien profond sous votre couette au gonflant impeccable.
Enfin, dans la bouche des tribus amérindiennes, saviez-vous que l’azurée grenouille du genre dendrobate (et plutôt serviable, ma foi) se nommait Okopipi ? Okopipi, vous entendez ? Dès lors, comment lui en vouloir ? Elle ferait en outre d’excellentes flèches empoisonnées pour changer un peu du curare, substance quant à elle extraite d’une liane tropicale. De quoi me la rendre extrêmement sympathique à la fin, cette drôle de raine envenimée ! disons presque autant que l’oiseau en verve. Et puis, rien de tel qu’un mot savamment choisi pour briller dans mil lieux troubles, je vous l’assure, c’est re-dou-ta-bleu.
Minuit. Le Vélib’ redevient citrouille, la roue libre de se planter. Un couteau, une seule fois j’en ai croisé, il m’avait aidée à couper court à la conversation et la frange qui tombait alors sur mes yeux. Depuis, c’est vrai, je vois mieux le danger. Tourne le dos aux miroirs. Fuis les espaces clos et les lumières criardes. Repère la porte la plus proche, la fenêtre la plus large. Enjambe quelques carcasses, piétine une ou deux caricatures. Évite ce qui tourne mal, le rhum, la politique, les œillades. Laisse à nouveau pousser une frange – rideau. Je projette sur la nuit toute la veille.
Comme je suis de nature frileuse, un inconnu – méconnu je suppose – me prête un vêtement. Une veste réversible sans étiquette ni motifs : c’est la peau d’une autre. Je l’endosse. C’est que j’ai l’habitude d’avoir toujours une petite laine, un petit rien sur les épaules, alors un quiproquo ou autre chose… Tant que je m’y retrouve. Et je m’y retrouve. Le frisson, lui, va voir ailleurs. Je pense si fort, on parle si haut, personne ne s’écoute. On me prend la main dans le sac. Bon sang, où sont passées mes clefs ? Je veux aller ailleurs moi aussi, voir si j’y suis mieux. J’aurais dû suivre le frisson dans mon dos. Je me dérobe à la situation quand d’autres s’habillent pour l’hiver, taillent une bavette, des costards, enfin une route infranchissable entre leur bouche et la mienne. Cependant je veux en découdre avec la lune pleine, rien qu’avec elle.
Minuit et des poussières. J’y suis presque. Contourne les réverbères ; me fonds dans la pénombre où des gifles se perdent. Une ombre me fait une queue de poisson. Un livreur, athlétique, sème derrière lui l’effluve de la malbouffe et du sale boulot ; j’aurais préféré un parfum bon marché, voire l’odeur du bédo. Les trottinettes cavalent comme autant de poulains jamais débourrés ; les scooters, eux, échappent à l’entendement et aux sirènes. Des meutes, des meutes nyctalopes. Leurs pupilles sont des phares. Mes phares dans la nuit quand je rentre à pied là où douilles et baïonnettes sont vides.
Rôle-titre, mauvais rôle, je retourne cette peau comme elle est réversible ; constate que la doublure protège aussi bien que la couche imperméable. Imperméable, je suppose : il ne pleut pas, on dirait qu’il ne pleuvra jamais plus – le ciel aura fait burn-out à notre insu. Les souliers pourtant ouverts se changent en étau. Rien ne sert de courir, tu n’en perdras point. Pas un seul, pour sûr. Je ne fais plus qu’un avec le cuir d’agneau. J’hésite entre bas-côté et grands boulevards. J’opte finalement pour la Traverse des Îles comme j’imagine qu’elle mènera plus vite au havre.
À l’horizon, une rutilante silhouette. À vrai dire, c’est plutôt une tache de couleur vive : érubescente. Un chevalier servant. Desservi peut-être ? Je suppose mieux que je ne distingue. La nuit, tout est crédible. Ainsi monte-t-il la garde en habit de lumières électroluminescentes. Il répond en tout point à mes attentes comme il me dit quoi faire. Patiente, j’attends mon tour, ouvre l’œil pareil à la lune reine. Enfin, je le fais rougir davantage comme je lui obéis à la lettre, volontiers soumise à la lenteur. Je suis l’essence même de l’immobilité urbaine. Cependant mon prince écarlate s’éteint quand apparaît son complice ou bien son rival, que sais-je. Toujours est-il qu’un petit bonhomme vert pomme de discorde prend sa place et me dit d’avancer, qu’on ne va pas y passer la nuit. Mais quel âne ! Je lui mettrais bien sur le dos deux trois poèmes, brave bête de somme. Je lui apprendrais même à piaffer sur les seuils, compter les syllabes avant l’obstacle de la langue. Bêtement, faire un somme.
Je finis par traverser le passage piéton comme le mors traverse la bouche du cheval, pour mieux le conduire. La nuit, jument, je prends des freins à travers la plaine ; j’ai dans les bottes des montagnes, des questions qui subsistent encore statu quo. Oh, voilà qu’à nouveau je fais mentir les mots, à l’évidence des interprètes. Je projette sur eux la lumière que je puise. J’épuise mon ombre aussi, peut-être. Quelques hommes promènent leur chienne de vie comme elle les aura promenés tout le jour. J’ai envie de les suivre. Leur tenir compagnie. Qu’ils m’accompagnent en retour. Cependant, la chaussure est pleine, les preuves tenaces : je commence à laisser des traces de sang quand je marche. Les pansements se décolleront à nouveau dans mon sommeil. Les chiens aboient à mon approche : ils ressentent la chute de la pression atmosphérique bien avant l’orage, vous savez. Ils flairent la tempête à venir. La queue entre les jambes, ils me cèdent le passage alors que je ne suis pas visible. Invisible comme les étoiles en ville. Disons blanche comme un linge. Une peau réversible. Un tissu de mensonges et de bonne facture.
Les clefs tintent ; ce seront les dernières notes de cette complainte. Enfin enlevées, ces foutues chaussures ! Mes pieds sont couverts d’ampoules. L’interrupteur va-et-vient me rappelle que douilles et baïonnettes sont vides. La lune s’apprête à décroître, elle est comme posée sur mon épaule, un perroquet qui répète toujours la même chose. Ça souffle dehors. Ça repousse encore un peu plus loin la pluie. Je tire les rideaux et le drap jusqu’à la taille : je crains autant le courant d’air que le retour de flamme. Les paupières se décolleront à nouveau dans mon sommeil. Il est déjà demain et c’est encore la veille. Je projette sur la nuit toutes les miennes.
Cette nouvelle figure dans le cinquième numéro de la revue Pourtant : “Je mens”
Lecteurs parisiens, vous pouvez dès à présent aller chercher en tout anonymat votre exemplaire de Pourtant à la librairie Le Monte-en-l’air, perchée sur les hauteurs de Ménilmontant, et du même coup La Preuve du contraire qui doit s’y trouver aussi, n’est-ce pas là une affaire rondement bien amenée ? A noter qu’une lecture publique y aura lieu début mars 2023, pour la sortie de ce numéro : venez donc nous démentir !
Ah, l’évidence ! Eh bien, à l’évidence, c’est un coup de massue, sinon un couperet, comme on peut difficilement l’éviter ; elle tombe là, on dit même juste sous nos yeux. Et sous les yeux, si je ne m’abuse, il y a le tronc, les racines et pas mal de branches encore. Auxquelles se raccrocher ! Voyez donc comme la nature est bien faite.
Moins brutal, le coup d’épée, lui, ne frappe guère ailleurs que « dans l’eau » — évidemment juste pour m’éclabousser.
Dans le fond, que reprocher au couteau dans la plaie ? N’avez-vous jamais, avec sa pointe, vérifier la cuisson d’une viande pour ne point vous y casser les dents une fois encore ? C’est pourtant une technique vieille comme le monde, transmise de génération en génération.
La moitié du bras, le nez et trois cils dans le four où fomentait le gâteau encore tiède du mercredi, ma mère disait d’ailleurs : « Il faut enfoncer le couteau autant de fois que nécessaire, tu vois, jusqu’à ce que la lame n’accroche plus et ressorte toute propre comme ça, alors seulement on sera sûres : C’est cuit maintenant. »
Depuis que je suis en âge de cuisiner seule et toucher aux maniques, je n’ai cependant jamais eu de four. Je lui ai tout naturellement préféré le moulin et, jusqu’à présent, je dois dire que le gâteau s’en porte bien : toujours tiède et sans un grumeau. Autrement dit, c’est une affaire qui tourne ! Dans l’assiette, la crème chantilly fond allégrement sur le chocolat dont le dessus craquelle à souhait, comme la couche de sable craque sous les pieds une fois l’orage figé par le soleil.
Chacun y va de sa petite prédiction s’agissant du Nouvel An chinois, mais voilà tout bêtement ce que je présage : l’année du Lièvre sera la plus à même de vous poser un lapin.
Enfin ! quittons un peu la ménagerie du zodiaque et revenons à nos moutons, à savoir qu’un cygne ayant la chair de poule est aussi le signe avant-coureur d’une basse cour.
Et comme dirait la Tordue : Rien ne sert de croupir, il faut se départir à point.
Grâce au talent de ce cher Poupard à deux têtes, quatre mains et autant de pistes à cassettes, la Fille de l’été est un refrain désormais, sinon un tube-à-fête, disons qui reste en tête (d’après RTL2, Nostalgie ou Les Inrocks, je ne sais plus). Toujours est-il qu’elle porte le numéro 7 et s’est glissée comme un syngnathe entre Isabelle Huppert et Fermeture dans leur album Cérémonie Malgache. (On peut l’écouter en boucle sans crainte de mal tourner — sur Spotify & Bandcamp)
Tiens, si je faisais d’une pierre mot compte double pour une fois ? C’est le moment de dire que j’ai aussi participé au clip de Tête Basse, où j’ai pu fumer à l’envi des Mademoiselle tout en jouant avec des lettres et quelques accessoires très personnels, que demander de mieux pour achever décembre la tête moins lasse ? Alors merci Poupard, de m’avoir offertmon premier rôle en tant que Houle Slave – grand rôle de composition s’il en est.
Un peu plus et je manquais à tous mes devoirs en cette nouvelle année ! Mais il est encore temps pour les vœux comme le rappelle sciemment la coach de Madame le Figaro : La fourchette s’étend sur l’ensemble du mois de janvier ; fin décembre, c’est trop tôt mais le 1er février, un peu tard. Ah, la ponctualité ! Un juste milieu si fugace entre trop d’avance et ce loupé.
Je ne suis pas coach pour un sou, mais je ne crois pas me tromper en avançant qu’être à l’heure peut procurer une joie similaire à celle de planter la dent de sa fourchette pile au cœur du dernier petit pois, arrêtant ainsi – ce n’est pas trop tôt ! – sa course folle à équidistance des bords de l’assiette plate comme une pagaie, ou encore le capuchon de ces tubes à bulles de savon ; capuchon dans lequel se cachent souvent une bille et son labyrinthe, faisant de ce tube un cadeau doublement divertissant et triplement économique puisqu’on peut le réutiliser ensuite en y mettant une autre solution, qui finira elle aussi par éclater au visage. (Entre-temps, il est possible que votre petit pois, ainsi brinquebalé dans tous les sens des aiguilles d’une montre, soit devenu verdâtre : signe qu’il faudra moins tergiverser la prochaine fois.)
A ce propos, vite vite vite, les vœux ! Et que puis-je vous souhaiter sinon que tous vos rêves deviennent, alités, aussi solubles que la chicorée, un soupçon de vitamines alphabet et quantité de remèdes un peu trop ronds pour être honnêtes, mais si bien dissous dans la popote ou la pâtée qu’on en mangerait.
Et pour ma part, de continuer ici à vous présenter mes meilleurs succédanés.
En raison de dysfonctionnements regrettables, le géant de l’ameublement IKEA rappelle à l’ordre certains miroirs baptisés LETTAN.
Le temps que je me fixe encore un peu… laissez-moi jeter un œil – le plus vif – à l’étendue du problème : pas une seule zone d’ombre. Ma foi, oui, j’ai plutôt bonne mine, le teint uniforme et lumineux… Attendez voir, je suis méconnaissable ! ça non, ce n’est pas moi : vous avez raison, il ne marche pas du tout votre miroir, le tain est mal fichu. Embarquez-le donc !
Les clients peuvent commander gratuitement de nouvelles fixations murales, a déclaré l’entreprise ce jeudi, et c’est la moindre des choses, mais est-ce bien suffisant pour me faire tenir en place ?
Le génome de l’homme et celui de l’orang-outan sont semblables à 97 %. Nous présenterions plus de similarités encore avec le chimpanzé. Quant au gorille, son génome ne différerait que de 1,57 % du nôtre. En outre, nous partageons 95 % de notre matériel génétique avec le cochon et, à l’évidence, le même attrait pour la boue.
Et qu’en est-il de l’ADN de la mouche qui si souvent loupe le coche, mais jamais une petite occasion de bâiller ?
Sans parler de cette foutue tique qui s’accroche, mais alors qui s’accroche ! et bon sang, on ne peut même pas lui arracher la tête une fois pour toutes : bien trop risqué, malheureuse ! Imagine, elle pourrait s’enticher, s’enficher là, prendre racine comme le saule pleureur du parc d’Uriage qui résiste et réside entre le minigolf et les petits sulkys depuis même avant ma naissance il paraît et que je ne vais plus consoler chaque dimanche après un tour de vrai poney parce que j’ai une vie à livres moi aussi je n’ai plus le temps comme je me rapproche tous les jours du jour d’après ma mort qu’on pourra pas piler net devant, et de toute façon je n’ai plus assez de mouchoirs pour tout le monde à la fin ; aussi bien pourrait-elle s’implanter comme une puce — ah, tiens, la puce : sommes-nous si loin de la puce ? Je me gratte la tête un instant et reviens vers vous dès que passible.
Loin de moi l’idée d’en rajouter une couche maintenant que j’ai enfin tourné la page de ce millefeuille de fibres creuses, et pu alléger mon dos de quelques kilos de mailles, mais je ne suis pas peu fière d’annoncer aujourd’hui que ma résistance au froid n’a de limite que la longueur du câble de ma couverture électrique (dotée d’une rallonge). En peu de mots (et seulement quelques semaines), j’ai tant gagné en souplesse mentale que je n’ai plus rien à envier au flexible de douche !
Alors ce ne fut pas vain, ces inventifs scenari de pannes et de fuites, ces longues semaines congelées à faire ma cosette sans trop causer — mon teint livide et mes lèvres bleutées auront enfin parlé à ma place. De là à dire que je ressors grandie de cette mise en situation en milieu de précarité énergétique, c’est peut-être excessif ; mais grandement calée en grog, gnôle et grappa, voilà qui est indiscutable !
La dolce vita n’est autre qu’une douche à l’italienne, sinon une baignoire acrylique aux joints noircis par la moisissure, ainsi récurent-ils heureux et jamais l’eau n’a paru si douce. A la bonne heure, le chapitre est clos — j’aurai donc fini par en écrire un, proprement ivre qui plus est !
Après deux mois de silence total – force est de constater que j’avais fini par le croire immortel –, les radiateurs seraient à nouveau en état de marche. En fait, de nuire. On ne les aura pas assez purgés, et c’est moi qui suis au purgatoire désormais ! Piégée à mon tour tel un borborygme dans leur sinueuse tuyauterie, condamnée à supporter leurs râles et cette maudite déglutition aussi régulière que la goutte dans le vase.
C’est bien simple, depuis que j’ai assez chaud (presque trop), il semblerait que je doive cohabiter avec un chat qui salive bruyamment devant sa gamelle quand il n’est pas affairé à sa toilette méthodique, voire un ours à la prostate encore compétitive faisant avec grande désinvolture la petite commission partout dans la maison. Ou peut-être s’agit-il d’une femme dont la vessie capricieuse se libère avec fracas par un pisse-debout, est-ce que je sais encore ! Moi, je ferme les yeux quand j’essaye de dormir ! Mais ici quelque chose circule et cherche à le faire savoir. Eh bien, pour tout avouer, je préférais encore m’entendre claquer des dents.
Voilà combien de jours, voilà combien de nuits, à se demander quand reviendra la panne. Dis, au moins le sait-elle ?
Il n’a pas réinventé l’eau chaude sans en mettre un peu plus tôt dans le gaz, ça soûle de course !
Cependant, deux épis implacables prennent encore de l’altitude, pensant dénicher au plafond un brin plus de chaleur, laquelle s’est déjà donné bien du mal pour monter aux joues… Ou bien – et c’est fort probable – n’ont-ils pas les intentions que je leur prête depuis le sommet de mon crâne, et c’est simplement le souvenir du grand froid qui les hérissent déjà.
Toujours est-il que dans mes pensées, la température ambiante ne descend jamais en dessous de 40 degrés. C’est vraiment le minimum quand on est du genre frileux.
L’année s’ouvre à l’instar du robinet d’eau chaude laquelle se livre enfin sans réserve ! se précipite et puis m’entraîne dans sa chute haute pression cramant la carne bleue à cœur disons mi-cuite ainsi délivrée du givre — voir à nouveau la danse pudique des essuie-glaces
Mais la trombe calcaire fatalement décape et pour finir rouvre les crevasses des phalanges encore agrippées au thermo- statique comme le froid s’attrape jusqu’à l’os et n’en démord pas
De Dietrich, non pas Marlene de son prénom — née bilingue en 1999, entre deux eaux générationnelles, la X et la Y (ce qui n’était déjà pas bon signe), de type caucasien 2.24 FFGN et pesant à vide sans habillage environ 60 kilos, issue d’un milieu urbain, ce pourquoi elle est un modèle du genre City, par ailleurs immatriculée 5328 ; ayant présenté de grands signes de faiblesse dès le 28 octobre, alternant pics de température et hypothermie à vous glacer le sang ; déclarée en état de panne totale le 12 novembre et, d’un commun accord refusant l’acharnement thérapeutique, finalement débranchée le 2 décembre à 17h24 ; ainsi conservée jusqu’au 27, la bouche ouverte, dans la cuisine mortuaire, précisément au-dessus du réfrigérateur qui dégivre pas mal, allez savoir pourquoi, tout part à vau-l’eau ici ; enfin déchargée, prête à partir ! par suite, déposée assez peu délicatement dans la benne parmi d’autres encombrants pour finir incinérée, reconditionnée, traînée aux gémonies ou juste aux oubliettes (chacun croit bien ce qu’il veut… moi, ce que j’en dis…) — une certaine De Dietrich donc, et ce malgré la particule nobiliaire, sera le dernier cadavre de cette année franchement pas si catastrophique quand on n’y pense.
Mais ne pourrait-on pas injecter un peu de propane à ce foutu ballon d’eau chaude sanitaire après tout ? et encore après, à moi le déluge !
Ho ! ho ! ho ! Mais qu’est-ce que j’entends ? Un Père Noël rit en se tenant les côtes, de peur qu’elles ne transpercent ses ventres rembourrés, le faux par-dessus le vrai.
Attablé au bar à raclette le plus proche de son large fauteuil — il y a de la place pour deux là-dedans mais c’est quand même dans l’un des plis de son épais pantalon de costume taille unique que le prochain morveux, sans jamais se déchausser, trouvera la place idéale sinon un trampoline trop rigolo —, il prend enfin sa pause et son téléphone. Et de s’esclaffer alors en voyant le nombre de vues de sa dernière vidéo visible sur TikTok ! Il le savait bien, qu’il était destiné au tout petit écran ! Haches-tag et coups de massue, performances sur chaise haute, prestations intergénérationnelles, flasques mob et gestes bien tendus, reprises, parodies, tutos… En un mot, c’est le buzz ! Oui, « À dada sur mon bidet » fait fureur, vous entendez ?!
Et qu’on se le dise, se faire une place dans le paysage chorégraphique français, on n’y arrive pas les doigts dans le nez — du moins pas les siens. Pour en arriver là, combien d’enfants touche-à-tout a-t-il dû faire grimper sur ses jambes, et trotter sur les cuisses, et retomber sur leurs fesses, et puis basculer vers l’avant, et retenir par le ventre en priant pour qu’ils ne dégobillent pas sur ses chaussures pointure 40, enfin rebasculer vers l’arrière, cette fois en soutenant leur nuque et ses pauvres reins… C’est qu’il ne faut pas manquer de ressort pour ainsi tendre une perche toute la sainte journée et filmer sous tous les angles cette ribambelle de gamins comme une pile instable de minicrêpes sautillantes (parfois une omelette bien baveuse) ; le tout en gardant son calme et le souci du cadrage ! Mais voilà, c’est lui désormais qui caracole en tête des tendances.
En fin de compte, ça valait la peine de se faire constamment tirer le portrait et puis la barbe — la fausse, sous laquelle la vraiment mal taillée. Et de commander un autre verre de morbier, allez, il faut fêter ça ! c’est sa tournée : shots d’abondance pour tous les mange-debout, et que ça saute !
Le miracle est un marché de niche. D’ailleurs, je ne serais pas étonnée de le voir bientôt, jouant des coudes, se faire une petite place dans l’enfilade de chalets adorables où les douces épices de Noël – c’est-à-dire du pinard bien chaud – se mêlent aux microbes de saison, qui crachinent localement sur les immenses gamelles de tartiflette et d’aligot.
Puisse le ciel lui tomber sur la tête avant la pyramide de tourtons !
D’abord incognito entre deux rangées de fausses bougies « effet cire fondue » ou « flamme vacillante », on le surprendrait ensuite à faire son trou, et pourquoi pas dans ce charmant cabanon qui sent déjà fort le saint-nectaire ? ou bien même dans le cœur de la meule en train de fondre à l’instar des badauds qui se pressent autour du brasero, attendant que leurs diots finissent eux aussi de rendre leur graisse.
il n’a pas la lumière à tous les étages mais presque
même qu’au deuxième, deux silhouettes passent – deux vents devant la fenêtre et de bons moments en tête-à-tête avec un passe-temps
abat-jours, guirlandes et lampions bougies LED et fières chandelles toute cette lumière d’ambiance me briserait le cœur en mil pampilles comme lustre tombé du plafond s’il n’était déjà suspendu le temps du grésil – froide saison bien à l’ombre dans sa housse tandis que d’autres mailles fines filent un mauvais coton pendues encore au cou de l’immeuble poivre et sel gris grésillant comme transi store comme l’ampoule quasi clac
La qualification des bleus que tu as sous les côtes et sur la tête est à mon sens un peu bête voire con tuse comme tu as pris l’air pile à la mauvaise heure voilà pourquoi tu as l’air maintenant d’avoir passé un sale quart- temps et que ton visage est pareil au cours Jean Jaurès : un sfumato tricolore black-blême-beurre noir de coup e du monde
il est 23h00 tapantes
Dès que les klaxons auront cessé, je ferai dans ma tête résonner les poèmes qui manquent souvent leur but, ce qui est sage
Vingt-quatre fois par jour, me semble-t-il, il y a deux zéros pour l’heure pile et personne n’en fait toute une histoire ! c’est, pour le coup franc hement dommage
à l’approche des fêtes les transports sont pleins à craquer tes phalanges aussi tes bas de laine enfin mes lèvres qui tirent sur les rênes et puis seules s’emballent
Je prends un bain d’huile à bras le corps qui gèle comme l’eau d’une canalisation non enterrée comme jusque dans les os j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai froid j’ai foi – flûte alors ! la langue fourche et je n’ai plus le choix : il me faut croire sinon frissonner encore.
— C’est un miracle !, s’exclame le fidèle bloqué dans sa génuflexion. Dos et nuque craquent, enfin le corps a parlé : impossible de se redresser. Toutes les articulations soudain rouillées. Il n’arrive pas à y croire ; par respect pour le lieu, n’ose se pincer. Le désespoir ainsi sur les rotules, il ne lui reste plus qu’à attendre sagement à l’abri le miracle suivant ! Pourvu qu’il ne soit pas déjà comble ! C’est qu’il n’est plus tout jeune alors… s’il pouvait avoir une place assise la prochaine fois…
Cette après-midi de décembre, je me souviens, il y avait du vent sur le bateau, du vent à décaper les vœux, arracher les pages, à disperser la cendre de ta Dunhill bleu. Des rafales à tomber à la renverse, le bec dans l’eau. Mais alors, c’est ici ! C’est ici, bien sûr, que j’ai pris froid. Un froid de flou, un froid de canular, un froid d’à quoi bon joindre les mains quand les bras
J’ai bien essayé de contracter ma mère mais je n’ai attrapé qu’une maladie orpheline.
Le fleuve coule des jours heureux entre les bras du fer à lisser puis trouve l’embouchure menant aux vagues déferlées Lesquelles s’enroulent et cassent encore comme tes cheveux bouclés
C’est double peine : la gomme, en gommant, s’émiette tout à fait. Il faut donc effacer ensuite toute trace de son passage, non plus à la force du poignet mais du souffle cette fois ! Les petites parcelles blanc cassé s’envolent et se dispersent – on le croit alors – mais c’est une pluie de cendres caoutchouc qui retombe sur moi et, finalement, se loge dans les ratures de ma peau. On dirait qu’elle pèle. C’est là que j’ai dû prendre froid.
A mesure que mes télomères raccourcissent et que diminue naturellement mon stock d’ovocytes – diminution déjà bien engagée grâce à Dieu et la Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes –, la population mondiale, elle, ne cesse d’augmenter : aux dernières nouvelles, ça y est, nous serions 8 milliards ici-bas à régner en maître, soit un milliard de plus qu’il y a douze ans. Puissé-je échapper à cette entreprise de pullulation massive !
Douze ans, c’est l’âge que j’avais quand j’ai commencé à écrire et, dès lors, me reproduire – mais sans jamais, pour ma part, aller au-delà des huit cents exemplaires. Imaginez sinon, le nombre de souches à nourrir !
Il paraît que c’est encore le dernier jour du Black Friday mais à présent, le Monday gris.
« Dépêchez-vous ! Dernière chance d’acheter votre planche de salut prête-à-suspendre tout jugement. Trois options disponibles : bois massif, plastique souple ou bien inoxydable. L’offre est flash jusqu’à midi. L’utilisation, optimale. La découpe, précise. Les bords, eux, repliables. Si commode, le déversement des solutions… Vous n’êtes pas prêts. »
C’est un vendredi noir comme les autres jours de la semaine, pense la jeune recrue des pompes funèbres préposée au café. — Un double espresso, et plus vite que ça ! Mais qui veut-on doublement réveiller ici ?
Et Miss Météo, d’annoncer la couleur – un peu fade : demain nous perdrons trois minutes de jour encore. C’est d’autant de secondes alors que je me lèverai avant lui, juste le temps de jouer à 1, 2, 3, Soleil et puis bayer aux corneilles. Décidément, je ne suis pas prête à me dépêcher.
Le cendrier déborde, c’est un gribouillis d’enfant. Il faut dire que je fume comme un pompier, dans toutes les pièces de l’appartement, mais c’est sans danger : l’alarme incendie est depuis longtemps à plat. Sur la liste de courses, les piles font AAA.
Lui met le feu aux poudres — non plus à mes joues, voilà l’affaire. Ainsi brûle le torchon ; et puis la nappe, le chemin de table, la montagne de coussins, les tapis, l’édredon, du ciel de lit jusqu’à la fleur de douche, en somme tout le linge de maison.
Finalement, la guerre s’essouffle à mesure que s’enflamment les rideaux occultants. Ah ! enfin, on y voit plus clair !
C’est décidé, j’arrête l’aquabike et me lance corps et âme dans la lutte sur pieuvre. Très populaire aux États-Unis dans les années 60, elle n’attendait que mon infatigable poigne pour revenir tout de go sur le devant de la scène.
Les règles sont simples : d’abord, trouver une étendue d’eau salée et une combinaison néoprène. Ensuite, il suffit de savoir nager dans une eau assez peu profonde (si vous croisez un poisson abyssal, remontez immédiatement : vous êtes allé trop loin), retenir sa respiration le plus longtemps possible et ouvrir grand les yeux (un seul si vous souffrez de strabisme, sans quoi vous risqueriez, à l’instar de votre œil, de partir sur une mauvaise piste). Ne reste plus qu’à dénicher alors le céphalopode, l’arracher de son habitat naturel, le remonter de force à la surface et, dans un dernier effort, se dégager des tentacules — ce que j’ai toujours fait, en somme, avec ma tête et mes pieds, ainsi que d’autres mollusques moins vivaces. J’ai donc la ferme intention, oui, de remporter bientôt quelques coupes et médailles : c’est qu’il me faut des résultats rapides, sinon l’encre sèche.
Le prête-plume a les mains sales, me fit-il remarquer, comme je fuis entre ses doigts depuis la première incise.
Quand j’entends dire que je suis barge, j’entends déjà bruire au large. Et puis je m’interroge : fait-on là référence au bateau à fond plat, utilisé pour le transport fluvial à l’instar des péniches, ou à cet élégant oiseau échassier qui peut parcourir jusqu’à 13 000 kilomètres sans escale ?
Reste qu’il est question de voyage ! Et d’agiter mon mouchoir alors – le cœur en fête ; les fables en soute – puisque je ne suis plus la berge, mais bel et bien sur le départ.
Pôle Emploi et L’Institut de Formation du Vélo me proposent ce jour de devenir Mécanicien Cycles. Cette Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective me semble un peu capillotractée. Par le passé, j’ai pourtant déjà spécifié que je ne savais pas plus faire de vélo que recoudre un bouton ! Le suivi personnalisé n’est vraiment plus ce qu’il était du temps des filatures.
Trois spécialités sont au choix : Tandem, Aquabike ou Petites roues arrière.
Franchement, j’hésite encore… Pour l’instant, c’est vrai, je préférerais ne pas travailler autrement que sur les rotules, à l’ombre d’un paon étayé d’une béquille ; écrire quelque cycle romanesque où les images rayonnent sans gilet fluorescent et que puissent revenir les personnages en un seul morceau !
Une larme de Chartreuse verte comme tout est vert par ici le Vieillissement, lui ? Exceptionnellement Prolongé mens V.I.P. in corpore V.E.P.
Retour à Grenoble, dans la cuvette, comme on dit céans. Les bulles du téléphérique n’ont pas bougé d’un pouce ; encore se suivent sur leur câble comme les points de la serrure garantissant par cinq un verrouillage optimal. Plus aucune chance d’effraction. (Et zut.)
J’ai toujours un train de retard ; ça n’en reste pas moins un moyen de transport. Rétrospectivement, s’entend.
Un passant crie au téléphone : « Je vais les éclater sur la tête de ma mère ! » (S’il pense bien aux mêmes bulles que moi, et que sa petite mère a la tête plus solide que ses nerfs, j’ai peut-être enfin trouvé le complice idéal, sinon la perle la moins oxydée de ce soi-disant écrin de montagnes.)
Toute la douleur de la retrouvaille logée dans un préfixe.
On ne retrouve pas la santé sans perdre le symptôme. Quant aux clefs, je ne les ai jamais perdues autrement que devant une porte déjà close. Le prétexte était tout trouvé : ici je m’invite à ne plus rentrer.
Un arbre malade produit des nœuds ; le grabataire ainsi que le bien portant – disons, le mieux portant – qui l’accompagne ne cherchent qu’à les défaire. Finalement s’étranglent tous deux avec la tubulure d’une perfusion reliant la tumeur à ma ligne.